Paula, Erasmus à Sienne et stagiaire à Bangkok

Paula, Erasmus à Sienne et stagiaire à Bangkok

« Qui peut jamais être seul un instant en Italie ? Chaque pierre a une voix, chaque grain de poussière semble être l’instinct d’un esprit du passé, chaque marche rappelle quelque ligne, quelque légende d’une tradition depuis longtemps à l’abandon. »

Voilà qui décrit avec élégance le pays dans lequel j’ai eu la chance de vivre pendant un an. Je me suis rendue en Italie pour la première fois pour une simple virée lorsque j’avais 15 ans. Et je suis immédiatement tombée sous le charme du pays. Son climat agréable, ses habitants souriants et chaleureux, son patrimoine riche, ses paysages colorés, sa gastronomie renommée… Lorsque l’occasion m’a été donnée de partir en échange lors de mon cursus en sciences politiques, le choix de la destination n’a pas été difficile.

J’ai donc posé mes valises à Sienne, une petite cité médiévale toscane. Je ne me doutais pas encore que j’allais tomber amoureuse de cette ville, et plus généralement de la région. J’ai eu la chance d’étudier dans la meilleure université du pays, et d’assister à des cours et colloques dispensés par des professeurs de renommée internationale. Je n’avais certes pas mesuré la dose de travail à donner pour les examens… Sur ce point, tout est différent du système éducatif français : tout se fait à l’oral, et la quantité d’informations à assimiler est impressionnante. Mais le jeu en vaut la chandelle, entre les cours à l’université et la vie étudiante très active, les progrès dans la langue se font vite ressentir. Au point de se sentir dans cette ville comme à la maison et d’y retourner régulièrement, tant le lien qui me lie à Sienne est fort encore aujourd’hui.

Pour mon stage de fin d’études en « Défense, sécurité et gestion de crises », j’ai décidé de sortir de l’Europe et de ma zone de confort. A la base peu attirée par la culture asiatique, je me suis rendue à 10 000 km de la France, à Bangkok, pour y effectuer un stage à l’Ambassade de France, suite au coup d’Etat de mai 2014.

Et le choc culturel fut assez brutal. Je me vois encore sortir de l’aéroport de bon matin, et avoir la sensation d’entrer dans un four tellement la chaleur était intense et humide. Entre le brouhaha perpétuel des grandes avenues propre à la capitale (remplie de voitures, camions, tuk-tuks, motos, et véhicules en tous genres), l’agitation permanente des petites rues, les marchés de nuits, une langue qui m’est totalement inconnue et difficile à appréhender… les débuts furent compliqués.

Heureusement, je me suis vite remise sur pieds. Le stage que j’ai eu la chance d’effectuer fut passionnant, me permettant d’évoluer au plus près du personnel et de Monsieur l’Ambassadeur. J’ai évolué au sein d’une équipe très qualifiée, humaine, me permettant d’exercer des responsabilités toujours plus importantes. A première vue, la Thaïlande est une destination de rêve pour quiconque souhaite s’évader et passer des vacances relaxantes, sur ses plages paradisiaques et ses paysages verdoyants.

Mais ma volonté était aussi de comprendre ce peuple aux coutumes différentes des nôtres. Certes, les expatriés sur place jouissent d’une vie fastueuse, dans de superbes appartements avec piscine et salle de sport. Cependant en dehors de cette « bulle », la réalité peut s’avérer plus nuancée. Entre régime répressif, pauvreté et décadence… Je me rendais d’ailleurs régulièrement à l’orphelinat pour offrir mes services en tant que bénévole. Ce que je retiens de cette expérience, c’est la gentillesse de ce peuple accueillant, la beauté des paysages, et le sourire des enfants dont je m’occupais à l’orphelinat. Un pays, en définitive, plein de surprises…

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